Sessions Parallèles 2

Depuis 2005, l'UTC a fait évoluer son MS en Qualité vers une modalité à distance dans une logique de formation inversée, d'abord dans un format hybride (cours en ligne et regroupements) puis totalement à distance à partir de 2018. D'un autre côté l'UTC s'est impliquée, depuis 2016, dans la mise en place, en coopération avec l'Université Agostinho Neto en Angola (FEUAN,) de masters en ingénierie basée sur une application adaptée de ses propres standards. Ces formations dispensées en présentiel mettent en œuvre une pédagogie inversée : les cours sont disponibles sur une plateforme et les étudiants invités à les étudier avant les cours afin d'optimiser les temps de face à face pédagogiques. Cette communication vise à éclairer ces deux thématiques en les mettant en parallèle. D'une part, en présentant nos constats et questionnements concernant les comportements, tant des professeurs ou intervenants que des étudiants, induits par les modalités pédagogiques mises en œuvre (MS de l'UTC et master de la FEUAN). D'autre part, en interrogeant en quoi ces “nouvelles” formes pédagogiques impactent ou interrogent les standards Qualité et donc les référentiels d'assurance qualité internes ou externes (CGE, RNCP, label 4D,...). L'analyse croisée des deux situations pédagogiques, avec des modalités en partie communes mais dans des contextes socioculturels différents, fait apparaître un certain nombre de convergences. Les deux modalités d'enseignement à distance (full distance learning en France et distanciel hybride en Angola) montrent en effet, sur une durée de plusieurs années, des comportements d'étudiants différents de ceux constatés auparavant : perceptions différentes des enseignements ; difficultés à s'impliquer sur la gestion et le respect du planning ; sentiments d'isolement compensés par une resserrement du travail en équipe au détriment du dialogue avec les enseignants ; difficultés à formuler les avis critiques dans les « enquêtes qualité » régulières ; inquiétudes récurrentes et contradictoires sur la quantité de travail restant à fournir ; sous-estimation des travaux à fournir et surestimation des acquis de connaissances ; surinvestissement collectif d'équipes sur certaines thématiques, et par ailleurs apparition d'une tendance à l'inertie d'une partie des étudiants par rapport aux innovations pédagogiques. Ces phénomènes, induits par les choix et modalités pédagogiques mis en œuvre, sont également corrélables à des facteurs socio-économiques externes liés au contexte général. La mise en parallèle de nos constats pédagogiques avec les tendances d'évolution des discours et des pratiques qualité en France et en Angola, tendrait à faire penser qu'au-delà des changements dans la relation entre l'enseignant et l'étudiant dus aux modalités des formations, il existe d'autres facteurs, voire des facteurs plus globaux d'évolution des comportements, qui sont donc susceptibles de se manifester sur d'autres champs d'application actuels et à venir. Enfin, en termes de démarche qualité, identifier ces facteurs et innover pour y répondre constitue un enjeu d'ampleur d'autant que les indicateurs classiques de mesure de l'efficience d'un dispositif de formation (ceux sur lesquels s'appuient les standards des référentiels) peuvent dans le cas des formations en pédagogie inversée et encore plus à distance s'avérer difficilement applicables, voire non applicables.